Breakline

En 1993, Kalisto, allez savoir pourquoi, décide de s'attaquer et de revisiter un grand classique du jeu d'arcade, Arkanoïd, vulgairement rebaptisé casse-brique, et réalise Breakline accompagné d'un manuel conséquent qui tisse une histoire censée donner de l'épaisseur à ce jeu. Je ne vous raconterai pas l'histoire un peu trop tarabiscotée à mon goût et qui n'apporte pas grand chose, votre mission si vous l'acceptez, sera de pénétrer à l'aide d'un navire léger sur la planète mirage et de vous attaquer à sept tours gardées, ce ne sera pas toujours facile. Comme toujours, avec Kalisto, le jeu est très joliment réalisé avec un bon gameplay, seul l'originalité première n'est pas au RV, mais il faut quand même dire qu'ils explorent jusqu'au bout le principe d'Arkanoïd et font preuve de pas mal de créativité dans la conception des différents niveaux. Bref, c'est en quelque sorte le clône ultime d'Arkanoïd. Lisez bien les instructions pour entrer les mots de passe (les runes), ce n'est pas très clairs.

Trois versions sont en téléchargement, la 1 dont, malheureusement, le comportement semble aléatoire avec certainsppc, Breakline ne fonctionne pas correctement avec tous les processeurs, le 601 ne pose pas de problèmes, pour les autres ??? par contre, que ceux qui jouent sur un Quadra ou un autre matériel de la même sorte, ou même sous Basilisk se réjouissent, Breakline est totalement supporté.

La version 1.2 en revanche est compatible avec les ppc et a été testée sans soucis avec un 604ev sous os 8.6, 9.1 et également sur un LC630 avec un 7.1. Par contre, le son est absent à partir du 8.6, on ne peut pas tout avoir !

La version 2 est également compatible ppc/g3, elle permet d'entendre la magnifique musique d'introduction très Kalistoïenne, en revanche, les bruitages et jingles lors des phases de jeux sont quelque peu absents, il semble qu'en plus cette version ait des difficultés à gérer les souris usb, contrairement à la 1.2... affaire à suivre.

Pour une raison inconnue, Breakline fait partie des jeu Kalisto les plus oubliés, et pourtant il fait partie des meilleurs jeux du genre. Nous allons donc tenter de réparer cette injustice.

En des temps lointains et néanmoins futurs...

Breakline se situe dans un hypothétique futur de science fiction, dans un âge après les âges et après le chaos qui a vu s’installer la domination des Marchands (tiens, ça rappelle des choses...). De l’Ère des seigneurs Marchands, un seul survécu, modestement nommé le « Marchand », le plus malin et le plus habile, qui réussit à se débarrasser de tous ces concurrents. On dit qu’il est immortel, et ce qui est sûr, c’est qu’il règne sans partage sur un empire commercial gigantesque.

Et vous, dans tout ça ?

Eh ben, vous, le héros du jeu, n’êtes qu’une espèce de petit morpion surgi d’une planète obscure et sans intérêt... par le plus grand des hasards, les espions du Marchand vous ont repéré dès votre plus jeune âge et ont senti qu’il y avait un très grand potentiel tapi au fin fond de votre minable petite personne. Ils vous ont donc recruté, et vous avez commencé à turbiner pour le Marchand.
Très rapidement, vous avez fait vos preuves, ouvert de nouveaux marchés, créé des voies commerciales, montré que vous étiez vraiment le meilleur, grimpé toutes les marches de l’escalier hiérarchique jusqu’à devenir le bras droit du Big Boss (si, si, je vous assure... ça se passe dans un futur lointain). Mais une fois arrivé en haut, il se produit ce qui se produit toujours dans ces cas-là, le grand patron commence à vous regarder d’un œil nouveau et légèrement suspicieux. Il voit bien que vos canines rayent le plancher et il se demande si vous ne voudriez pas devenir calife à la place du calife ; en outre, ses autres fidèles lieutenants, animés fort probablement par la jalousie, vous détestent cordialement et ajoutent quelques gouttes d’huile sur le feu paranoïaque de votre futur ex-patron.
Vous voilà donc dans de sales draps, et c’est bien fait pour vous, des tas de bouquins existent sur la façon de gérer sa carrière professionnelle, vous n’aviez qu’à les lire ou prendre un coach !

J’abrège ! Vous voilà poursuivi à travers l’espace intersidéral, votre petite famille et vos amis se sont fait hacher menus, et si vous ne voulez pas y passer à votre tour, vous n’avez plus qu’une seule solution : aller défier le Marchand et tenter de sauver votre peau... c’est là que le jeu commence.
Vous êtes à bord d’un vaisseau léger et avez réussi à pénétrer sur la Planète Mirage du Marchand. Mais avant de pouvoir vous débarrasser de ce fâcheux, il va falloir vous colleter toutes les forteresses dans leurs plus obscurs passages et ce jusqu’à ce que vous atteigniez son donjon.
Vous aurez en tout, 7 forteresses à nettoyer, correspondant aux sept lieutenants du Marchand, à la fin de chacune d’elle, vous aurez un boss à affronter, chacun disposant de caractéristiques propres. Ce n’est qu’ensuite que vous pourrez de vous attaquer au donjon du Marchand. Et vous pourrez toujours crier à travers l’espace intergalactique... personne ne vous entendra, enfin presque personne, car tout de même, il existe un contre-pouvoir caché au sein de la planète Mirage, la forteresse invisible des Marchands Unis. Au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, vous pourrez accéder à certains de leurs repaires cachés dans lesquels un défi vous sera lancé : le réussir vous permettra de gagner de nouveaux vaisseaux ou capacités. Ils pourront même vous proposer un super défi qui, si vous l’emportez, vous donnera l’opportunité d’affronter directement les boss de fin de niveau et le Marchand, sans avoir à traverser toutes les épreuves d’une forteresse.
Comme on le voit, Breakline est plutôt varié pour un « casse briques ».
Concernant la maniabilité du jeu, Breakline est fidèle à la réputation des jeux Kalisto : minimaliste (souris et barre d’espace suffisent), rapide et extrêmement précise. Selon les niveaux et les points que vous accumulez, vous pouvez vous procurer différentes armes (canon long, multi-lanceur, etc.) qui fonctionnent avec des projectiles variés (sphère blindée, fusion, etc.) s'adaptant aux différentes matières dont sont constitués les obstacles (plastacier, bois, cristacier...). À l’entrée de chaque forteresse, vous choisissez donc deux armes avec lesquelles vous jonglerez au cours du jeu grâce à la barre d’espace.
Deux modes de jeu sont possibles : un mode « carrière » et un mode « entraînement ».
Les graphismes, les sons et la musique sont parfaitement adaptés au contexte. Bien qu’utilisant uniquement 256 couleurs, l’interface est très fine et jolie. Pour un jeu ayant bientôt 15 ans, Breakline est loin d’être ridicule.
Plusieurs versions du jeu sont sorties, afin de gérer la compatibilité entre macintosh 68k et ppc. Malheureusement, je n’ai pas réussi à refaire fonctionner Breakline sous Classic, ceux et celles qui souhaiteraient s’y adonner devront donc passer par un émulateur ou ressortir leur vieille machine.
En conclusion, Breakline est une magnifique adaptation d’un des grands classiques du jeu d’arcade ; il reste très agréable à jouer contrairement à certains clones actuels comme Barkanoïd, qui s’ils ont pour eux un graphisme actualisé et la compatibilité avec OSX, sont en revanche d’une maniabilité très épineuse.